Cycles électoraux : Défis et opportunités

PARTAGER

À moins qu’il n’y ait un gouvernement minoritaire instable (ce qui est une autre entrée de blogue en soi), les cycles électoraux se succèdent tous les quatre ans, à tous les niveaux du gouvernement canadien : fédéral, provincial et municipal. 

Ce renouvellement démocratique du gouvernement est généralement bien compris, mais c’est que le cycle électoral est en fait beaucoup plus long et plus compliqué, avec des périodes de mise en scène électorale menant au mandat, puis d’engagement ou de réengagement post-électoral, à mesure que les élus affirment leur rôle de leader au sein du gouvernement.

La fonction publique suit également le cycle électoral, s’accélérant ou ralentissant en fonction de chaque étape du cycle. Bien qu’il y ait des nuances selon les gouvernements, on distingue généralement quatre phases principales qui se déroulent sur une période de quatre ans de gouvernance :

Phase 1 : installation et mise en place

Phase 2 : mise en œuvre 

Phase 3 : intérim

Phase 4 : réduction progressive et élection

Au cours de la première phase, un gouvernement nouvellement élu ou réélu choisit son cabinet, le premier ministre donne des directives à ses ministres et les hauts fonctionnaires organisent des séances d’information sur les questions, initiatives et programmes-clés.

À son tour, la bureaucratie répond également aux mandats législatifs du gouvernement élu en élaborant les règlements, les politiques et les lois qui permettent la législation.

Au cours de la phase deux, les élus et la fonction publique travaillent à tous les niveaux pour d’abord promulguer et ensuite administrer la législation.

La phase trois (généralement un an et demi à deux ans après le début du mandat d’un gouvernement) est une période intermédiaire au cours de laquelle l’accent peut être mis sur l’achèvement des mandats initiaux ou sur l’établissement de nouveaux buts et objectifs.

Lorsqu’un gouvernement entre dans sa quatrième année, la réduction progressive des activités commence. Alors que le gouvernement continue de fonctionner, les élus se préparent à une campagne. Ceux qui sont au pouvoir s’efforcent de boucler les budgets qui serviront de base aux programmes et aux engagements de la campagne électorale. Les membres de l’opposition évalueront les performances du gouvernement et présenteront leurs propres programmes et engagements en réponse.

La fonction publique change également son fusil d’épaule pour clore les mandats terminés ou bloqués et mettre en veilleuse les programmes nouveaux ou bloqués jusqu’à la fin du cycle électoral.

Comprendre le cycle en quatre phases peut souvent être un facteur important dans le succès (ou l’échec) des programmes de relations gouvernementales.

Si vous vous engagez trop tôt, votre projet ou votre initiative risque de se retrouver au bas des choses à régler, alors que les ministres et leur personnel, ainsi que les hauts fonctionnaires, s’engagent dans les rythmes complexes du lancement du processus gouvernemental et de la détermination des priorités. 

S’engager trop tard, lorsque le financement a été déployé et/ou que les programmes approchent de la fin de leur mandat, entraîne également une fin malheureuse pour de nombreux projets et idées valables.

Toutefois, reconnaître – ou bénéficier de l’aide de professionnels pour comprendre – les rythmes et les processus en jeu peut augmenter considérablement les chances de succès. Un bon “timing” dans la promotion des idées qui correspondent aux mandats du gouvernement aidera à concentrer les efforts, tant les vôtres que ceux des élus.

La patience est également une condition obligatoire. Comme le dit le vieil adage : « Les roues du gouvernement roulent lentement, et, en effet, elles tournent… et le truc, c’est de rouler avec elles ».