Les dix principales erreurs commises par les associations en matière de relations gouvernementales

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Pour plusieurs, l’idée d’essayer de naviguer dans le labyrinthe gouvernemental est décourageante. De nombreuses associations tentent de travailler avec le gouvernement sans comprendre le processus législatif ou la manière dont les fonctionnaires et le gouvernement prennent leurs décisions. Même les organisations sophistiquées et bien huilées trébuchent parfois en cours de route.

Notre travail dans le domaine des relations gouvernementales depuis des décennies nous a permis d’identifier et de bien comprendre les faux-pas que les associations commettent couramment. Voici un aperçu des 10 principales erreurs que nous voyons régulièrement.

  1. Pas d’engagement

    Cette erreur est très courante. Dans ce cas, les associations ne s’impliquent pas régulièrement auprès gouvernement. Elles savent qu’elles devraient le faire, mais elles sont souvent tellement distraites par d’autres tâches associatives que cette tâche reste sur la « liste des choses à faire » – jusqu’à ce que quelque chose tourne mal. Certaines organisations font aveuglément confiance au gouvernement pour fonctionner efficacement et toujours agir dans leur intérêt. La réalité, c’est que le gouvernement agit en fonction des informations dont il dispose. Si vous ne vous engagez pas, vous perdez votre place et serez souvent désavantagé par rapport à vos concurrents.
  2. Pas de plan à long terme

    Ne pas créer un plan d’engagement à long terme avec des objectifs raisonnables clairement définis est en fait l’un des plus gros problèmes auxquels les associations sont confrontées. La plupart des organisations rédigent un plan stratégique à court, moyen et long terme, mais l’engagement gouvernemental est souvent très peu présent ou constitue la partie la plus mince du plan. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de « relations gouvernementales » chez KWM. Nous avons tous ces amis qui n’appellent que lorsqu’ils ont besoin de quelque chose. Vous n’aimez pas cela et le gouvernement non plus ! Vous devez développer des relations de qualité à long terme avec les bonnes personnes afin de pouvoir utiliser et déployer ces relations si le besoin s’en fait sentir. Elles sont également très utiles pour recueillir des renseignements importants. Nous conseillons toujours à nos clients qu’un engagement de faible intensité sur le long terme sera toujours plus utile. Il est plus rentable et vous permettra de mieux dormir la nuit.
  3. Mauvais porte-parole et têtes d’affiche

    Les associations doivent choisir judicieusement leur porte-parole. Il doit être capable de bien articuler le message et de donner l’image que vous souhaitez communiquer. Lorsque vous discutez avec le gouvernement, cela doit être souvent fait sur une longue période de temps pour être le plus efficace possible. Si vous changez constamment de porte-parole, vous risquez de devoir recommencer la relation au début.

    Les têtes d’affiches sont les représentants du gouvernement qui soutiennent votre cause et sont prêts à faire des efforts pour vous aider. Ils sont souvent très utiles et c’est en fait ce que vous essayez de trouver et développer au cours de votre engagement. Un erreur se produit lorsque votre groupe choisit un de cibler le mauvais politicien ou un représentant dont l’influence diminue. Les erreurs les plus courantes sont que celui-ci n’a pas d’influence dans son propre caucus ou qu’il n’est pas dans le parti au pouvoir.
  • Mauvais “timing”

    La pire erreur est de s’engager lorsque le combat est déjà commencé. La clé est: plus c’est tôt, mieux c’est. C’est la loi des rendements décroissants. Avec plus de temps, vous aurez accès à de meilleurs outils et à plus d’opportunités pour mettre en œuvre votre plan. Et cela coûte moins cher. En général, lorsque le gouvernement surprend une association (parce qu’elle ne s’est pas engagée) avec une initiative qui affecte négativement ses membres, les actions suivantes sont entreprises. Tout d’abord, l’organisation essaie de comprendre les implications, puis convoque une réunion d’urgence et invite ses propres membres à discuter de ces questions. Le temps qu’elle reconnaisse qu’elle a besoin d’aide, qu’elle trouve et engage des experts en relations gouvernementales, qu’elle élabore un plan, qu’elle règle tous les problèmes sous-jacents, qu’elle implique et forme ses membres et ses porte-parole, elle arrive en retard et le combat est déjà terminé. Le résultat: des dépenses inutiles et dépassements de budgets de relations gouvernementales, puis un retour à la dormance en termes d’implication politique.
  • S’impliquer uniquement du côté politique

    Beaucoup de gens pensent qu’il faut aller directement au sommet. Nombreux sont ceux qui pensent que l’objectif est d’atteindre le premier ministre. De nombreuses organisations usent d’importantes ressources pour tenter d’atteindre cet objectif et tombent ensuite à plat. Dans la structure décisionnelle, le premier ministre s’en remet généralement à ses ministres pour la plupart des questions. Les ministres dépendent fortement des conseils de la fonction publique. Il y a un dicton dans les relations gouvernementales qui dit que « neuf fois sur dix, les ministres se rangent du côté de leurs fonctionnaires ». Voulez-vous avoir 10 % ou 90 % de chances de succès ?
  • N’impliquer que le côté bureaucratique

    Voici un exemple que nous voyons souvent se produire. L’association a une bonne relation avec un fonctionnaire – elle place tous ses efforts et sa confiance dans un fonctionnaire de niveau intermédiaire avec lequel elle interagit souvent. Lorsque vous ne vous engagez qu’avec un ou un petit nombre de fonctionnaires responsables de votre dossier, cela leur permet trop souvent de bien faire leur travail, ce qui inclut de vous gérer. Cela diminue votre pouvoir en tant que partie prenante et vous expose à des risques. Ce qui est surprenant à savoir, c’est que certains fonctionnaires peuvent même avoir « une bonne relation avec votre organisation » comme mesure de performance personnelle.
  • Une requête erronée

    La requête, c’est ce que vous voulez que le fonctionnaire fasse. C’est là que nous voyons la plupart des associations échouer et c’est l’un des aspects les plus importants de votre stratégie de relations gouvernementales. Les problèmes semblent se développer lorsque les associations élaborent leurs requêtes en se basant uniquement sur ce qu’elles veulent plutôt que sur les besoins du gouvernement. Il s’agit d’une formule qui crée une situation ingagnable avant même que vous ne parliez au gouvernement. Examinons les différents types d’erreurs de requête :
    • Vous ne demandez rien – vous obtenez enfin votre rendez-vous avec le gouvernement, vous décrivez avec éloquence votre association et ses problèmes et à la fin vous vous levez et partez. Le fonctionnaire est poli et souriant pendant tout l’exercice mais ne vous rencontrera plus.
    • Liste d’épicerie – Une fois qu’une réunion est fixée, une liste d’épicerie de requêtes est présentée. C’est comme si vous demandiez tout d’un seul coup. Trop de priorités, c’est n’en avoir aucune.
    • Demander la lune – Tout est une question d’échelle. Si le gouvernement est confronté à des pressions budgétaires et à des réductions d’effectifs, demander une nouvelle initiative qui coûtera plusieurs millions de dollars risque de ne pas être soutenu.
    • Réparez le problème – L’approche qui semble le plus irriter le gouvernement, c’est de décrire le problème et suggérer au gouvernement de trouver un moyen de le résoudre, sans proposer quoique ce soit.
  1. Mauvaise présentation

    L’erreur se produit lorsque les associations font un discours qui va à l’encontre de celui du gouvernement ou qui va dans une direction totalement opposée. Dans ce cas, la requête est facilement rejetée et n’est même pas prise en compte. La clé est d’utiliser le message et les objectifs du gouvernement et de les aligner sur les vôtres. Utilisez ses mots et ses objectifs pour démontrer que votre idée est valable et mérite d’être prise en considération. Le gouvernement fait régulièrement des déclarations sur ce qui est important, sur la direction qu’il souhaite prendre et sur ce qu’il veut accomplir. Cela se fait par le biais des discours du Trône, des déclarations publiques et même du budget.
  2. Ignorer l’opposition

    N’ignorez pas les partis d’opposition… surtout lorsque le gouvernement est minoritaire ! C’est pourquoi nous travaillons avec les trois partis en Chambre. Ils peuvent aider ou entraver vos plans. Un plan soutenu par le gouvernement peut facilement tomber à l’eau si l’opposition se regroupe. Une stratégie efficace peut être d’armer les partis d’opposition avec des informations de soutien ou même des ébauches de questions à poser au gouvernement.
  3. Ne pas célébrer les succès

    Acceptez simplement la victoire ! Nous avons tous vu des annonces de différents groupes qui déclarent : « Cette annonce du gouvernement est un pas dans la bonne direction, mais le gouvernement doit… ». Si vous demandez A, B et C et que le gouvernement vous donne A – acceptez la victoire. Au moins, célébrez-la le jour de l’annonce, sans quoi cela frustre les partenaires du gouvernement et diminue vos chances de réussite future. Si vous obtenez tout ce que vous voulez, assurez-vous d’explorer toutes les possibilités pour célébrer. Cela créera une telle bonne volonté que vous pourrez exploiter pour de futures requêtes. Le gouvernement voudra s’associer avec vous et vous recherchera.